Ca y est, vous avez défini votre takt time, fait l’équilibrage de votre ligne, mis en place votre flux de production. Pour obtenir une machine de guerre, il ne vous manque qu’une chose :
Le pitch tracking
Rassurez-vous, dans le lean, il y a relativement peu d’outils donc peu de mots barbares à apprendre et à connaître mais celui-ci est important.
Comme dans les articles précédents consacrés au rythme, je vais rester sur un exemple de produit physique (une lampe par exemple) et je vais supposer que vous n’avez qu’un type de lampe à produire.
Un de mes anciens sensei (c’est un maître d’apprentissage) disait toujours « le lean, c’est la confiance » … alors croyez-moi lorsque je vous dit que ça marche aussi pour des lignes de production qui fabriquent différents type de produits et en dehors du monde de la production. J’y reviendrai à l’occasion d’autres articles.
Pour comprendre le concept, mieux vaut un exemple simple.
Lorsque j’étais responsable logistique, pour savoir où nous en étions de nos expéditions était tout sauf fiable et immédiat.
Il fallait un ordinateur (il y en a peu au milieu des usines), lancer une requête, éditer le résultat. Comme il s’agissait de la liste du « reste à livrer », vous preniez votre boule de cristal (certains appellent ça l’expérience ) pour savoir si vous étiez en avance, en retard et quelle était la probabilité de finir la journée « dans les clous ».
Dans votre ligne « taktée« , n’importe qui est capable de vous dire où vous en êtes.
Vous devez produire une lampe toutes les minutes. Si au bout d’une heure, vous avez produit 60 vous êtes « dans les clous », 61 vous êtes en avance, 59 en retard.
Il vous suffit de faire un petit tableau pour collationner ces informations, l’afficher dans la ligne à un endroit où tout le monde le verra, demander au responsable de la ligne de faire les relevés à une fréquence définie et vous avez votre indicateur visuel de suivi de production.
Dans pitch tracking, il y a deux mots parce qu’il y a deux notions …
Le pitch d’abord
Vous pourriez décider de demander à la personne qui est au bout de la ligne de vérifier qu’une lampe sort toutes les minutes. Ca serait un peu lourd à gérer pour un bénéfice discutable.
Vous pourriez, comme dans une approche traditionnelle, n’effectuez qu’un comptage en fin d’équipe … avec seulement les yeux pour pleurer si vous n’avez pas produit assez.
Une approche plus raisonnable est de mesurer plusieurs fois par jour, toutes les heures, toutes les demi-heures.
Le pitch est tout simplement cette fréquence. La « maille » de votre filet.
Plus votre « maille » de mesure est fine, plus vous avez de temps pour réagir en cas de retard et plus vous voyez de disfonctionnements (sinon les avances compensent les retards et vous passez « à coté » des problèmes que vivent vos équipes au quotidien)
Je vous recommande de commencer par une fréquence horaire. Vous diminuerez plus tard lorsque votre process sera plus mature.
Le tracking maintenant
C’est simplement votre tableau de suivi. Vous mesurerez votre production réelle par rapport à deux valeurs attendues :
- la production à l’intérieur de votre pitch
- la production globale
Comme d’habitude dans le lean, vous inscrirez le chiffre en rouge s’il est inférieur à la valeur attendue, en bleu s’il est supérieur et en vert s’il est strictement identique.
Ces couleurs permettront de voir « de loin » l’état de votre production.
En cas de retard, vous ajouterez une information hyper importante : la raison pour laquelle vous n’avez pas tenu la cadence pendant de votre pitch.
Cette information sera la base de votre amélioration continue.
Petit à petit vous traiterez les causes de vos « loupés », vous deviendrez de plus en plus fiable et … fini le stress, les clients qui râlent, la belle vie quoi !
Voici un exemple de pitch tracking de suivi de production. Il est évident que dans un milieu plus administratif, ils prendront une autre forme mais l’idée générale reste la même.
Et chez vous, comment fait-on le suivi de l’activité ? Faites nous en part dans le commentaire ci-après.
A bientôt